FEYDEAU Patte en l'air

 

         Mise en scène  Isabelle Alfred 

         avec Sébastien Gentil     

En cinq monologue voici un voyage dans le monde vertigineux, au comique irrésistible, de Georges Feydeau. Maître incontesté du théâtre de boulevard, Feydeau fut également le précurseur du seul-en-scène. Auteur de plus de trois cents pièces, il écrivit toute une série de monologues avec le même génie. Leur sujets et leur traitement sont d’une modernité absolue bien qu’ils esquissent une société française du siècle dernier en pleine mutation.

 Notes d'intention par Isabelle Alfred

 

Après une première collaboration artistique sur « Enfantillages » de Raymond Cousse, nous poursuivons l’aventure avec Georges Feydeau. Le génie du vaudeville nous surprend par son regard affûté et narquois sur cette société engoncée dans ces privilèges et ses pensées. Le postulat est d’esquisser avec ces cinq monologues, le portrait de cinq bourgeois de la fin du 19e, et d’inventer des situations burlesques inspirées des film muets : Chaplin, Keaton , Grouccho Marx, Harold Loyd… Les maladresses sont à l’honneur pour s’amuser de ces cinq figures de la bourgeoisie parisienne. Ces messieurs, très sérieux disent des inepties en toute franchise et ne remettent jamais en cause leur vision. Ils se vantent, se gargarisent de mauvaise foi, optent pour des postures sociales complètement inadaptées voir dangereuses pour leur concitoyen comme le juré qui suivant qu’il a bien ou mal mangé établit son verdict. Ils sont tous idiots, imbus de leur personne, insupportables, malhonnête mais aussi et avant tout, attachants dans leur fonctionnement souvent ridicule et tellement amusant d’entendre leurs pensées où ils nous dévoilent leurs travers, leurs bassesses sans pudeur. Et on jubile de les découvrir égocentrés, incohérents, absurdes avec autant de sincérité ... Feydeau porte haut l’art d’être bas. Ces hommes si fiers, nous renvoie à nos incohérences, nos paradoxes. Pas de demi mesure, le vaudeville impose l’absurde qui entraîne le rire avec ses exagérations et ses jeux de langage. Une scénographie sobre et dépouillée, qui évoque un intérieur bourgeois fin 19e. L’utilisation de projection de films anciens ponctuera les scènes mais l’accent est mis sur le jeu d’acteur, ses métamorphoses et ses « numéros » burlesques, un théâtre très physique. Nous sommes à la frontière du théâtre et du stand-up avec l’adresse directe au public dans ces monologues de Feydeau. Nous choisissons le théâtre, l’acteur va, en partie disparaître sous le personnage à l’inverse du stand-up où les humoristes gardent leur identité et esquissent les personnages.