PERFORMANCES
The OUTSIDER
&
Le CABINET de H.P LOVECRAFT
, traduction de Yves Rivière
Deux œuvres de H.P Lovecraft :
La Cie Damuthée vous propose, « The Outsider » (je suis d’ailleurs) et « Le cabinet de H.P LOVECRAFT» (en création), qui sont deux nouvelles de l’auteur ! Ces nouvelles seront interprétées et mises en scène par Isabelle ALFRED et Marc DUPREZ
L’auteur
Lovecraft est un écrivain américain né en 1890, connu essentiellement pour ses œuvres de science fiction. Ses sources d'inspiration, tout comme ses créations, sont relatives au surnaturel, à l'idée selon laquelle l'homme ne peut pas comprendre la vie et que l'univers lui est profondément étranger. Il est le créateur d'une mythologie noire et angoissante, mettant en scène des créatures monstrueuses, venues de la nuit des temps.
Le nouvelliste et romancier américain H. P. Lovecraft est aujourd’hui considéré comme un auteur majeur de la première partie du XXème siècle et comme un des pères fondateurs de la
littérature d’épouvante et de fantasy. Son imaginaire fécond et torturé, peuplé de monstres malfaisants et de complots cosmiques
possède un pouvoir d’évocation rare qui laisse toujours affleurer différents niveaux de lecture. Styliste hors-pair, véritable poète de l’épouvante, il excelle à restituer la matière même du
cauchemar, l’étouffement, la folie et les méandres sans fin de l’esprit humain confronté à l’inimaginable…
- D'après The Outsider (Je suis d’ailleurs) de Howard Phillips Lovecraft
« … car mieux valait voir le ciel, quitte à en mourir, que vivre sans jamais connaître le jour »
Seul sur scène, un acteur nous convie à une ballade étrange et poétique dans les bois noirs du psychisme humain. Sans jamais interpréter un personnage, il traverse un certain nombre d'états en miroir avec le texte... S'appuyant sur le conte, la vidéo, la musique ou l'expression corporelle, il trace dans l'espace et le temps un parcours singulier aux multiples résonances.
Adaptation, conception, mise en scène et jeu :
Marc Duprez
Assistante à la mise en scène et direction d’acteur :
Isabelle Alfred
Musique et ambiance sonore :
Cédric Barré
Vidéo :
Mathilde Agard et Marion Collard
Ce spectacle a été créé le 27 juin 2010 au TNT Manufacture de chaussures à Bordeaux dans le cadre du Festival « Premier acte avant récidive »
« Malheureux celui auquel les souvenirs d’enfance n’apportent que crainte et tristesse.Misérable celui dont la mémoire est peuplée d’heures passées dans de vastes pièces solitaires et lugubres aux tentures brunâtres et aux alignements obsédants de livres antiques, et de longues veilles angoissées dans des bois crépusculaires composés d’arbres absurdes et gigantesques, chargés de lianes, qui, en silence, poussent toujours plus haut leurs bras sinueux.
Tel est le lot que les dieux m’ont accordé – à moi, l’étonné, le banni, le déçu, le brisé. Et pourtant je me sens étrangement satisfait et m’accroche farouchement à ces souvenirs flétris lorsque mon esprit, pour un moment, menace d’aller au-delà, chercher ce qui est autre. »
Je suis d’ailleurs (The Outsider), une de ses nouvelles les plus connues, est un peu à part dans son œuvre. Sa simplicité narrative (une créature part en quête de l’Autre et se découvre elle-même) n’a d’égale que la sophistication, pour ne pas dire la préciosité d’un style évoquant la flamboyance macabre du gothique anglais. L’envie première était de faire goûter la saveur unique, à la fois âcre et suave, de cette langue rare, tellement à rebours des écritures théâtrales contemporaines, d’en faire partager l’étrange étrangeté. Ce cours récit initiatique est aussi une méditation poétique subtile sur l’(a-)normalité, le rapport à l’autre et l’acceptation de soi, autant de thèmes universels et fondamentaux qui n’ont pas fini de résonner à notre époque.
Le cabinet de H.P LOvecraft
« Il est très malheureux que l’ensemble de l’humanité ait une vision mentale trop limitée pour peser avec patience et intelligence des phénomènes isolés, éprouvés seulement par quelques individus au psychisme particulièrement pénétrant, et qui, par leur exceptionnelle sensibilité, se situent bien au-delà de l’expérience commune."..
Il ne faut pas chercher à illustrer Lovecraft, encore moins à le jouer sous peine de le trahir. Il faut l’évoquer comme on évoque les entités qui peuplent le monde des ombres. Nous avons choisi d’explorer Lovecraft, à partir d’une nouvelle intitulée La Tombe, parue en 1917. Le parti-pris est de donner à voir et entendre le texte en prenant nos distances avec l’incarnation. C’est avant tout une voix qui s’exprime sur scène et qui emprunte différentes enveloppes corporelles, qui passe par différents états de corps. C’est une femme qui joue un homme sans cacher qu’elle est une femme, jetant ainsi un trouble inédit sur une œuvre qui semble ignorer le féminin. Ce sont des moyens d’aujourd’hui (la vidéo, la musique synthétique) pour retrouver non pas seulement le passé, mais ce qui dans le passé est éternel. C’est une balade entre les époques, où Lovecraft retrouve des influences de son temps (la photographie, le cinéma expressionniste, le développement de la psychanalyse, l’androgynie) pour mieux s’en abstraire et résonner jusqu’à nous.
Le Cabinet de H. P. Lovecraft est une boîte noire, une boîte à images, un écran où se projettent nos fantasmes. L’écriture est pour Lovecraft un moyen d’échapper au désordre de la folie. Un défi au temps et à la mort. Une volonté de fixer les choses, le passé, les détails, les sensations, les souvenirs avec une étonnante précision et une inquiétante lucidité. La mise en scène tente de cerner quelques images de cette folie en suivant la logique du rêve : espace abstrait et stylisé, jeu sur les faux-semblants, ellipses et ruptures de rythme, ambiance obsédante d’un éternel recommencement… Univers clos sur lui-même, la scène n’a pourtant rien d’une prison, puisqu’elle est le lieu où peut se dire l’indicible.
Marc Duprez, Novembre 2012
Jeudi 01 mars 2012 à 20h30
Vendredi 02 mars 2012 à 20h30
Samedi 03 mars 2012 à 17h00 et 20h30
Salle Gutenberg, rue Jean Gutenberg à Caen (14000)